mercredi 12 septembre 2012

rapport d'activités du 13 septembre 2012



Bruxelles, le 12 septembre 2012

Chers tous,

Voici, comme promis, un bref rapport de nos activités de ces derniers jours.
Comme je vous en ai déjà fait part, Psys en Rue est en cours d’enregistrement comme ASBL, et collabore déjà avec plusieurs Associations concernant la précarité et la santé mentale, sur toutes les communes (19) bruxelloises. Parmi ces Associations, il y a notamment DUNE, Transit, Le Front Commun SDF et, plus particulièrement Douche-Flux, qui nous offre la possibilité de recevoir des personnes en demande de consultations psys. Ce travail est. déjà commencé. C’est un travail mixte, à la fois sur le terrain (en rue, dans les gares…) et en cabinet. Un travail donc dans un cadre particulier pour lequel on insiste très fort sur la ponctualité et la régularité des séances qui durent une demi heure. En principe, lorsque cela est possible à l’usager, nous demandons une participation symbolique de 2 euros Cinquante Cents. (C’est le prix d’une cannette de « gordon », boisson à laquelle nombre d’entre eux sont accros J )
Le public cible est très varié : ils ont en commun d’être à la rue, mais il y a des sans-papiers (beaucoup de familles Rom avec enfants), des psychotiques, des toxicomanes (alcool surtout, mais aussi speed, cocaïne, beaucoup de cannabis…)
Dans la mesure du possible, nous essayons du dispatcher vers des services compétents, et nous pouvons, en première ligne, les accompagner pour des inscriptions à Fédasil, aux CPAS, ou vers des maisons médicales. Nous travaillons aussi avec des médecins et des psychiatres.
Les choses se mettent donc bien en place.
Ce travail n’est évidemment pas rémunérateur (nous ne sommes pas encore subsidiés) et il serait utile, vraiment, que ceux d’entre vous qui désireraient devenir membres effectifs puissent d’ores et déjà s’acquitter d’une cotisation annuelle de 25 euros, ce qui permettrait de couvrir certains frais inhérents au fonctionnement de l’Asso (impression de cartes de visite, de folders, impression de badges pour ceux qui travaillent sur le terrain, etc….)
Nous sommes actuellement cinq « psys » actifs sur le terrain. Dans un avenir proche, je souhaiterais aussi pouvoir étendre le champ d’action dans les zones de Charleroi, Mons et Liège.
Bref, nous avons vraiment besoin de votre soutien, et j’espère que plusieurs d’entre vous accepteront de devenir membres effectifs de l’Association.
Pour info, les membres effectifs ne doivent pas nécessairement être « actifs » directement sur le terrain, mais ils ont le droit de vote aux assemblées générales. Les membres adhérents n’ont pas le droit de vote, et son libres de cotiser ou pas. J’ai un rdv cet après midi avec un confrère, et je vous tiens informés de la suite.

Bien cordialement,
Iaqov Demarque
Président de l’Association « Psys en Rue »
Psychanalyste
Psychothérapeute

jeudi 16 août 2012

Porte ouverte à la psychanalyse dans le champ de la misère

Porte ouverte à la psychanalyse dans le champ de la misère, là ou elle se trouve, dans nos rues, dans nos prisons.

par Jacques Essekeri

Psychologue clinicien et psychanalyste




Ma préoccupation : la souffrance psychique des gens de la rue rejoint celle exprimée par Martin Hirsch dans Le Monde du 3 décembre 2008. Martin Hirsch était alors haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Je le cite : "La première orientation est de mieux prendre en compte la diversité des situations et de mieux les qualifier. Combien parmi les sans-abri seraient tirés d'affaire s'ils avaient un accès direct au logement ? Quelle est la proportion d'entre eux pour laquelle la souffrance psychique est le problème principal qui l'emporte sur tout le reste ?"

Certes, je rejoins Martin Hirsch. Si pour certains le problème principal est la souffrance psychique, sa prise en charge devient une nécessité. Elle est indispensable pour les grands blessés, ces rescapés de la misère, parce qu'ils marchent, même si parfois ils vacillent. Ces rescapés de la misère, ils errent dans nos rues ou ils sont les hôtes de nos prisons. Pour certains d'entre eux leur premier hôtel, le ventre de leur mère, était déjà un taudis. Leur mère était elle-même une héritière de la misère.

Comme la fortune, l'infortune se transmet. Certes, elle n'est pas imposable... Ainsi certains héritent du divan. Parfois même ils s'y éternisent. Peut-être cultivent-ils leur égocentrisme ? Ils en ont les moyens. D'autres héritent d'un carton. Parfois ils y restent faute de moyens. Sur le divan, l'on peut revivre et se relever. Sur le carton, l'on peut ne jamais se relever. L'on peut même y mourir.
Ainsi, pendant une trentaine d'années, de 1956 à 1985, dans un institut médico-pédagogique, dans la rue et enfin dans les services de l'aide à l'enfance à la direction de l'action sanitaire et sociale (Ddass), j'ai côtoyé les héritiers de l'infortune. Ces trente années de travail m'ont confronté aux limites de l'action éducative. Curieusement, les acteurs des Ddass ne se préoccupent guère de la souffrance psychique. Peut-être que cette préoccupation de la souffrance psychique ne serait pas sanitaire. Dans ces conditions, l'éducation dite "spécialisée" a, en priorité, pour projet l'insertion sociale.
Imaginez un éducateur sur un terrain de football. Un des participants au jeu ne passe jamais le ballon. Il le garde pour lui. L'éducateur va tenter de transmettre à ce joueur – qui en fait ne joue pas – les règles du jeu pour l'amener à s'intégrer au groupe. Le projet étant de le socialiser. Si le message de l'éducateur est reçu, il n'y a plus de problème, le jeu suit son cours. S'il n'est pas reçu, que peut faire l'éducateur ? Exclure le joueur, c'est un échec. Le forcer à jouer, l'éducateur devient alors dictateur, c'est encore un échec. L'éducateur peut tenter d'entendre le message de ce joueur et de le décrypter. Difficile pour l'éducateur.
Néanmoins, il peut repérer la souffrance de ce joueur et demander la collaboration du psychothérapeute, dont la mission est justement d'aborder la souffrance psychique. Il est possible que ce joueur revienne de lui-même sur le terrain. C'est alors une réussite.
Un autre exemple. Huit années de bénévolat dans un accueil Emmaüs furent révélatrices. Une jeune femme de la rue accompagnée de son ami dormait dehors avec celui-ci alors qu'il avait une chambre. Cette femme ne pouvait franchir la porte du lieu d'accueil. Aussi, elle ne pouvait bénéficier du petit déjeuner et de l'accueil des travailleurs sociaux et des éducateurs. Alors que faire ? La forcer, pas question ; l'encourager, pas efficace.
Reste donc la solution d'aller vers elle. C'est inhabituel pour un psychothérapeute. Peu importe. Chemin faisant, la découverte fut : "A ma naissance, j'étais dans une couveuse", me confia la jeune femme. Une couveuse, c'est relativement dangereux, on peut y mourir. Après un temps assez long, cette femme a passé la porte d'entrée du centre d'accueil tout en restant proche de la sortie. Puis, un jour, elle est enfin entrée dans le lieu d'accueil. Elle n'avait plus peur de l'intérieur. Pour cela, il a fallu aborder en priorité la peur, la souffrance. Ces huit années dans le cadre de cet accueil Emmaüs ont été révélatrices.
Premièrement : la psychothérapie avec les exclus, les gens de la rue, c'est possible. Il suffit de se défaire d'une orthodoxie parfois trop rigoureuse et limitative.
Deuxièmement : la résistance à la psychanalyse du secteur social est patente. En effet, mon activité a été brutalement arrêtée à la suite d'un conflit aigu avec l'un des acteurs sociaux. Cette exclusion met bien en évidence la problématique relationnelle entre psychanalystes et travailleurs sociaux. Peut-être que le psychanalyste bouscule l'ordre établi. Peut-être que le psychanalyste est censé percevoir la partie cachée de l'institution, ou encore supposé entendre quelque chose de l'inconscient des travailleurs sociaux.
A ce niveau, je fais part d'une analyse d'une stagiaire de l'université préparant son DESS. Elle nous entretient d'une possible régression : "Les travailleurs sociaux participent inconsciemment à une régression des exclus qui fréquentent les lieux d'accueil gérés par les associations caritatives. Ils trouvent dans ce comportement un bénéfice secondaire : ils sont les bons parents indispensables que l'on ne pourra pas quitter, alors qu'ils devraient avoir pour projet de conduire à l'indépendance tous ceux qui sont accueillis dans les centres. Les bons parents savent que leurs enfants les quittent un jour."
Certes, le chômage participe à l'exclusion, mais il n'en est pas le seul responsable. Heureusement, tous les chômeurs ne sont pas dans la rue. J'ai connu l'époque du plein emploi. Nombreux sont les jeunes qui n'en ont jamais profité. J'ai quelques doutes sur la socialisation par le travail. Ce serait vouloir apprendre à faire du vélo à un cul-de-jatte.
Concernant l'époque du plein emploi, je citerai un exemple parmi tant d'autres : un garçon délinquant trouve un emploi dans une compagnie d'assurances. La direction de celle-ci lui propose une formation et lui procure un logement. Voilà un cadre "en béton". Tous les éléments semblent réunis pour que ce garçon s'intègre à la société. Les dernières fois que je l'ai rencontré, c'est aux assises et en tant que témoin à son mariage à la maison d'arrêt. Assez récemment, sa femme m'a téléphoné. Elle cherchait son mari pour demander le divorce. Ce garçon avait été admis à l'aide à l'enfance dès sa naissance alors que sa mère était incarcérée pour proxénétisme et avait été préalablement prostituée. C'était une héritière de la misère. Il y a de quoi se poser des questions. Quoi qu'il en soit, la souffrance psychique des gens de la rue n'est toujours pas prise en charge.
Mon projet est de rompre le silence, de réveiller les consciences des psychanalystes, qui ont pour compétence d'aborder la souffrance psychique. Ces exclus n'auraient-ils pas de souffrance psychique ? Seraient-ils vides d'inconscient ? Seraient-ils écervelés ? Ils sont si souvent dévisagés. Pourquoi pas bientôt décapités... Pour toutes ces raisons, je suis déterminé à rompre le silence et à tout tenter pour la réalisation de mon projet "Porte ouverte à la psychanalyse dans le champ de la misère, là où elle se trouve, dans nos rues, dans nos prisons".
Le silence tue.
Il est temps que les psychanalystes soient enfin invités dans les arcanes de la misère

Jacques Essekheri  psychologue, clinicien et psychanalyste
Article publié dans le Journal "Le Monde"
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mercredi 15 août 2012

Adresses utiles :

Adresses utiles

Drogues et Toxicomanies
  • Fedito:La Fédération Bruxelloise des Institutions pour Toxicomanes fédère 18 institutions actives dans l'information, la prévention, la réduction des risques, les soins et l'accompagnement relatifs aux consommations de substances psychoactives et aux addictions. www.fedito.be
  • Liaison Antiprohibition: association de personnes de terrain (médecins, juristes, sociologues, travailleurs sociaux, mandataires politiques, usagers,...) confrontées aux problèmes liés à la prohibition de certaines drogues et convaincues de la nécessité de déprohiber celles-ci. users.skynet.be/liaison/
  • Mass: La Maison d'Accueil Socio-Sanitaire de Bruxelles, consultations psychosociales et traitements de substitution ainsi qu’abri de jour aux usagers de drogues. rue de Woeringen 16-18, 1000 Bxl. http://www.mass-bxl.be/index.php
  • Modus Vivendi: Modus Vivendi met en œuvre, au bénéfice des usagers de drogues et avec leur participation, toute action et toute réflexion qui visent la réduction des risques liés à l’usage de drogues (sida, hépatites, MST, overdoses, bad trip, isolement social, etc). Modus propose un testing des produits. http://www.modusvivendi-be.org/
  • Infor drogues: Notre association offre de l'information, de l'aide, des conseils à tout un chacun confronté d'une façon ou d'une autre, de près ou de loin, à la problématique des drogues. Elle est surtout connue pour sa permanence téléphonique 24H /24(02/227.52.52), mais elle offre aussi d'autres services. http://www.infordrogues.be/index.php?lng=fr
  • Transit/Lairr:Lieu d'Accueil, d'Information, de Réduction des Risques, Comptoir d’échanges de seringues (7j/7; 20-24h) et Maison d’accueil pour les usagers de drogues. Rue Stephenson 96, 1000 Bruxelles. 02/215.89.90
  • Projet Lama: Nous proposons, à tout usager de drogue qui frappe à notre porte, un bilan approfondi de sa situation globale : sociale, psychologique, médicale. Il s’agit de définir une modalité de prise en charge adaptée à chaque situation particulière, soit dans un des sites de notre centre (suivi ambulatoire pluridisciplinaire, traitements de substitution), soit vers une structure plus adaptée (hôpital, centre de post-cure, centre de jour…) http://www.projetlama.be/
  • RAT: Réseau d'aide aux toxicomanes: accueil, accompagnement, suivi médical et suivi psychosocial des usagers de drogues. http://www.rat-asbl.be/
  • Enaden: Le Centre Médical Enaden accueille toute personne ayant des problèmes liés à des consommations de drogues. L'institution comporte une unité de consultation, un hébergement de crise, un hébergement de séjour court et un centre de jour. http://www.enaden.be/
  • SePSud: Le service assure un accueil psychosocial à proximité de la gare du Nord, anonyme et gratuit. Toute personne concernée de près ou de loin par l’usage de drogues peut y bénéficier d’une aide (orientation, accompagnement), d’une écoute ou d’un soutien psychologique ou administratif. http://www.sepsud.be/
Santé
  • La Fédération des maisons médicales et des collectifs de santé francophones regroupe plus de 85 maisons médicales implantées en Communauté wallonie-Bruxelles. www.maisonmedicale.org
  • Centre Elisa: Dépistage anonyme et gratuit des infections sexuellement transmissibles (sida/hiv, hépatites,...). Centre ELISA
  • Aide Info Sida:ligne d’écoute téléphonique et groupe de parole. http://www.aideinfosida.be/
  • Plate-forme Prévention sida : information pour la prévention du Sida et des IST. http://www.preventionsida.org
  • Réseau Hépatite C: Le RHCV est actif en matière d'information, prévention et rdr liée au virus de l'hépatite c. Il organise des séances d'information/ dépistage en collaboration, ou non, avec d'autres services. Egalement, le RHCV propose un service d'accompagnement pour une prise en charge médico-sociale pour toutes personnes contaminées ou pensant l'être. Rue des alexiens 11, 1000 Bruxelles. 0478/71.69.34
  • La Fontaine: La Fontaine est un centre d'accueil sanitaire et de soins de jour pour personnes sans domicile fixe:douche, lessive urgente, infirmerie et consigne. Rue des Fleuristes 13, 1000 Bruxelles. 02/510.09.10
  • CASO, Médecins du monde: Centre d’accueil, de soins et d’orientation pour personnes précarisées et/ou en situation irrégulière. Rue d’Artois, 46. 1000 Bruxelles. Info: 02/513.25.79. Rendez-Vous:02/513.28.97
  • Medimmigrant : accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière. http://www.medimmigrant.be
  • Infirmier de rue: équipe d'infirmiers travaillant dans la rue à la rencontre des patients. "Par les soins, nous gagnons leur confiance et nous les motivons à prendre soin de leur hygiène et de leur santé. Nous jouons le rôle d’intermédiaires médicaux entre les personnes en grande précarité et les professionnels de la santé et de l’aide sociale." http://http://www.infirmiersderue.be/
  • Fares : Le Fonds des Affections Respiratoires se consacre à la prévention du tabagisme, à la prévention et au suivi de la tuberculose et des affections respiratoires chroniques. http://www.fares.be/
  • SOS médecins est un service de garde de médecins généralistes sur la région Bruxelloise. Nos médecins se déplacent uniquement à domicile sur un simple appel téléphonique à notre centrale et cela dans l'heure qui suit votre appel. http://www.sosmedecins.be/
Hébergement
  • AMA rassemble et soutient les institutions dont l'objet principal est l'accueil, l'accompagnement et/ou l'hébergement de personnes sans-abri et/ou en situation irrégulière. Liste des maisons d'accueil. http://www.ama.be/
  • Source –la rencontre: hébergement pour hommes et restaurant social Rue de la senne, 63-78, 1000 Bruxelles.
  • Home Baudouin : Accueil et hébergement d'hommes adultes en difficulté, service médical, permanence sociale, rue de la Violette 24, 1000 Bruxelles, 02/512.64.95
  • Pierre d’Angle: Asile de Nuit, hébergement d'urgence. Rue Terre-Neuve 153, 1000 Bruxelles. 02/513.38.01
  • Samusocial de Bruxelles: Hébergement d'urgence et assistance aux personnes précarisées. 0800/99.340
  • SOS Jeunes: Hébergement d'urgence pour mineurs. SOS Jeunes acceuille tout jeune en difficulté. Cette aide peut prendre des formes diverses : une écoute, une information, un accompagnement social, un hébergement de courte durée pour permettre de désamorcer une situation complexe. 27, rue Mercelis 1050 Bruxelles. 02/512.90.20 http://www.sosjeunes.be/
  • Centre Ariane: Centre d'hébergement d'urgence et de crise pour toute personne confrontée à un problème de logement sur le territoire de la Région bruxelloise. Soutien et conseil par téléphone, accompagnement individualisé sur place pour toute personne hébergée. Avenue du Pont de Luttre, 132. 1190 Bruxelles. 02/346.66.60
Social et Juridique
  • SMES Europe : SMES-EUROPA est une Association Internationale Sans But lucratif (aisbl) qui opère à l'interface interface, à l'intersection de la santé mentale et de l'exclusion sociale dans l'objectif de promouvoir le bien-être psychique, physique et social et ainsi promouvoir les droits fondamentaux et l'accès aux droits citoyens, la participation et la solidarité dans l'Union Européenne en faveur des personnes qui vivent en situation d'extrême précarité sociale et sanitaire. www.smes-europa.org
  • Jamais sans toit : Centre de jour (activités diverses: peinture, sculpture, jeux de chiffres et de lettres, cours de français et néerlandais,...) pour personnes précarisées. Rue de Villers 43, 1000 Bruxelles. www.jamaissanstoit.be
  • Chez nous/Bij ons: Aide sociale, espace de rencontre, consignes, produits d'hygiène, vêtements et repas pour personnes précarisées. users.skynet.be/cheznous.bijons
  • Service social du Siréas : consultation sociale et juridique spécialisé dans le droit des étrangers (permis de séjour, accès aux soins) http://www.sireas.be/
  • Télé-barreau : consultation par téléphone pour obtenir une première information juridique gratuite dans tous les domaines. Du lundi au vendredi: de 14h à 17h30. Téléphone: 02/511.54.83
  • Guide Social : Liste de toutes les organisations travaillant dans le domaine social http://www.guidesocial.be/
  • Planning Familial : Liste des plannings familiaux de Belgique. Chaque planning familial propose une consultation juridique (parfois gratuite) http://www.planning-familial.be/
  • Info Cpas: Informations concernant les aides et les services des 19 Centres Publics d’Action Sociale (CPAS) de la Région de Bruxelles-Capitale. http://www.ocmw-info-cpas.be/
Possibilité de douches
accès et horaires
  • La Fontaine, Rue des Fleuristes 13, 1000 Bruxelles 02/510.09.10
  • Chez Nous, Rue des Chartreux 60, 1000 Bruxelles 02/513.35.96
  • Clos Sainte-Thérèse, Parvis Saint-Gilles 33 A, 1060 Saint-Gilles 02/537.33.33
  • Consigne article 23, Boulevard de l’Abattoir 28, 1000 Bruxelles 02/548.98.00
  • Nativitas, Rue Haute 116-118, 1000 Bruxelles 02/512 02 35
  • Het Anker, 25 rue Marcq,1000 Bxl 02/217.52.91
  • Soeurs de Mère Thérèsa: 69 av. du Roi,1060 Bxl. 02/539.41.17
  • Bains publics: 28 rue du Chevreuil,1000 Bxl - 02/511.24.68

Front Commun SDF

http://frontsdf.be/

• Nous contacter par téléphone:

Vous pouvez nous joindre du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14 à 19h au:


0479 / 686 020

• Pour nous écrire:

Une seule adresse              Jean Peeters
225/1 rue du Progrès
      1030 Schaerbeek
                    (Belgique)

www.smes.be

www.smes.be/En cache - Pages similaires
Le Smes-B facilite l'accès aux soins et à l'aide pour les personnes les plus démunies et en souffrance psychique en proposant un appui aux professionnels de la santé mentale.

Cellule:

Rue Rempart des Moines, 78
1000 Bruxelles
Téléphone Cellule: 02/502 69 49
Fax Cellule: 02/502 10 75

Admin & Coord:

Rue haute, 322
1000 Bruxelles
Téléphone Coord.: 0474/96 30 40
Téléphone Admin.: 02/535 44 66
Fax Admin. & Coord.: 02/535 49 97

www.dune-asbl.be/

www.dune-asbl.be/

Nos partenaires sur Facebook

 Nos partenaires sur Facebook.


Vous trouverez ci-dessous une liste non encore exhaustive, de sites ou d'associations qui peuvent vous venir en aide. N'hésitez pas à les contacter !

Vous pouvez aussi me contacter directement, soit via Facebook, soit par mail : psyapp@gmail.com
ou encore m'appeler par téléphone au 0473 / 22.65.70

  • A donner sur facebook.
  • Recherche sur Facebook.
  • Solidarity ASBL.
  • La Maraude.
  • Dune ASBL. (Aide aux toxicomanes)
  • SMES.BE
  • Entraide et solidarité au quotidien.

Cette liste sera complétée dans les jours qui viennent.

Bien cordialement,

Iaqov Demarque
Psychanalyste
Président de l'Association "Psys en Rue"

jeudi 26 juillet 2012

STOP A L’ASSISTANCE , OUI A L'AUTONOMIE .

STOP A L’ASSISTANCE
OUI A L’AUTONOMIE


Revendications et propositions principales d’associations de SDF
Élaborées lors d’un colloque organisé par le Collectif Contre les Exclusions,
et qui reprend plusieurs constats et propositions d’autres groupes de SDF
de Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers etc…



Constats: la situation des SDF s’est un peu améliorée depuis une quinzaine d’année grâce à leur combat, des lois ont été rendues applicables, des services se sont multipliés. Pourtant de nombreuses lacunes subsistent tant au niveau de Bruxelles que dans l’ensemble du pays. Elles sont d’autant plus intolérables que la richesse et le luxe s’affichent de plus en plus, ce qui augmente la souffrance causée par la fracture.

De nombreux SDF se voient dans l’obligation de rejoindre les grandes villes comme Liège, Charleroi, Namur, Bruxelles ou Anvers car il y a trop peu de structure d'accueil de nuit dans leur région. En Flandres, seule la ville d’Anvers possède un abri de nuit. C’est le même constat pour le faible nombre de logements de transit.

De nombreux SDF sont tentés d’accepter le petit logement qu’on leur propose. Pourtant d’un côté, ils craignent la solitude, et d’autre part, ils savent qu’ils seront pénalisés à cause du taux cohabitant s’ils vivent à deux ou à trois. Or, ils ont besoin d’argent pour payer leurs dettes parce que dès qu’ils ont un domicile privé, les cadavres sortent du placard (les huissiers reprennent la chasse).

De nombreux SDF auraient pu éviter la rue, ou en sortir plus rapidement, s’ils avaient mieux connu leurs droits.

De nombreux SDF se voient exclus d’abris de nuit ou de maison d’accueil à cause de leur animal de compagnie

De nombreux SDF se plaignent de ne pas être pris en considération et respectés comme des êtres humains à part entière: les structures publiques des villes ne tiennent pas compte d’eux. Les fontaines publiques d’eau potable disparaissent du paysage, de même que les urinoirs et W-C publics. L’accès à des douches est rendu presque impossible, surtout en été lors de la fermeture des structures d’accueil. Bien souvent leur liberté de circulation est entravée par à cause de leurs paquets: pas de consignes adaptées à leurs besoins.

Plus d’une fois, des gens de la rue ou des personnes précarisées “pètent les plombs” et rompent tout contact avec leur assistant social. C’est ainsi qu’ils se retrouvent à la rue et y restent.



Propositions

Mesures fédérales ou régionales:
supprimer la pénalisation du taux cohabitant. Nous rappelons que la Belgique a été montrée du doigt en l’an 2000 comme violant les droits économiques et sociaux des chômeurs par la Commission ad hoc des Nations Unies. Elle devait mettre de l’ordre pour le mois de juin 2005 (cinq), mais c’est le black out total.

Organiser une sorte de péréquation entre les villes pour soutenir financièrement les grandes villes en vue de l’accueil des SDF. Si une ville de x milliers d’habitants ne possède pas d’abri de nuit ou n’a pas y.. logements de transit, elle doit alors payer une certaine somme qui tombe dans un pot commun qui vient en aide aux grandes villes qui possèdent ces structures. La France a innové dans ce sens.

Soutenir l’accès aux logements communautaires pour les personnes fragilisées

Faciliter l’accès aux transports publics: c’est en partie réalisé en Flandre et à Bruxelles, mais pas en Wallonie.


Mesures communales: + de dignité
multiplier les logements de transit et soutenir les logements communautaires

assurer un nombre suffisant de fontaines publiques d’eau potable, de w-c et d’urinoirs dans les villes, grandes ou petites, il s’agit du respect des plus démunis.

Assurer une information correcte des droits et des moyens de les obtenir grâce à des brochures accessibles à tous et disponibles à la poste, maison communale, bureau de police etc…

Faire en sorte que les personnes sans abri soient traitées dignement dans les abris de nuit. Bien des SDF se plaignent d’être obligés de dormir avec leurs habits de la journée, et ne peuvent utiliser des vêtements de nuit. Or, plus d’une fois, ces personnes doivent se présenter au travail ou dans des bureaux officiels à 09h du matin et ne sont pas propres.

Il y a des douches dans les bains publics ou les nombreuses salles de sport: inventer un système qui permette aux gens en difficulté, pas seulement les SDF, d’avoir accès à des soins qui aujourd’hui ne sont plus un luxe.

Soutenir les maisons d’accueil pour SDF dans leur mission de dynamiser leur public et non de les infantiliser et les maintenir dans l’assistanat: trouver un système pour qu’ils puissent rentrer tard, mieux intégrer leurs hôtes dans la gestion et l’organisation de la maison. Faire en sorte que ce soit des chambres individuelles et non des dortoirs qui soit mis à la disposition des personnes.

Favoriser l’engagement de personnes ayant connu l’extrême pauvreté, dans des structures d’accueil.

Organiser un système de médiateur pour les maisons d’accueil, afin que la personne concernée puisse revendiquer ses droits par rapport à la maison qui l’accueille.


27 juin 2006

Union des SDF de Bruxelles,
José Parades(soutenu par l’ONHU)

Front Commun SDF
Jean Peeters 0479/68 60 20





La dépendance engendre la violence
depuis quelques années, elle augmente dans les structures d’accueil
L’autonomie, assure la croissance
nombre de personnes ayant vécu l’extrême précarité retrouvent une nouvelle vie en sortant de la dépendance et en créant des actions de solidarité

"Adresse de référence ? Ici ç ça n'existe pas..." : Un scandale, à dénoncer systématiquement .

ADRESSE DE REFERENCE ? ICI, CA N’EXISTE PAS !

Un scandale à dénoncer systématiquement.



Certaines communes en Belgique, mettent tellement d’obstacles avant de donner l’adresse de référence, que les gens se découragent, et…. c’est leur but !

Dans d’autres, ils vous domicilient d’office si vous avez le malheur de dormir dans le divan d’un ami. Dans d’autres communes, après avoir été confrontés aux différents textes et circulaires ministérielles, les AS reconnaissent que vous avez droit à une adresse de référence, mais…… deux minutes après, leur chef vient vous dire : ah oui, vous avez raison, mais ici, on ne respecte pas cette loi !

Nous gardons bien précieusement le nom de ces communes, car nous avons l’impression que la Secrétaire d’Etat est sensible au problème. Le danger évidemment, c’est qu’elle ne corrige la loi dans un sens plus restrictif qu’avant ! La mobilisation s’impose, car mieux vaut prévenir que guérir !

Dans un mime devant la Secrétaire d’Etat, nous avons essayé de montrer toutes les embûches et parfois l’illégalité de certains CPAS, en commençant par le nombre de papiers qu’on vous demande un à un !

Et ils sont nombreux : preuve que vous résidez sur la commune, preuve de revenus insuffisants, radiation du Registre de la Commune et même la Composition de ménage !

Et pour finir, même quand l’Assistant social est d’accord, son chef arrive en déclarant oui, effectivement c’est la loi, mais ici, on ne fait pas d’adresse de référence, allez plutôt dans une autre ville (sic) !

Extrait du journal du front commun SDF, de juin 2012

mercredi 25 juillet 2012

CPAS- Belgique : A propos de la "prime d'installation"....

CPAS - Belgique : à propos de la "prime d'installation".


Voici, ci dessous, un texte tiré directement des documents officiels des CPAS (Centres Publics d'Aide Sociale). On verra surtout que, si les choses semblent claires, l'appréciation du fait que vous soyez ou non sans abri, reste à la totale discrétion des CPAS !
La grande question est : de qui se moque-t-on ? Des sans-abris, ou, carrément de la Loi ?


La prime d’installation

Version n°: 01
Mise en ligne: 05-11-2006
Dernière actualisation: 22-09-2008
Version imprimable: FV_prime_installation__Fr__3.pdf
  1. A quoi sert cette fiche ?
  2. Qu’est-ce que la prime d’installation ?
  3. Qui peut bénéficier de la prime d’installation ?
  4. Quelles conditions dois-je remplir pour obtenir la prime d’installation ?
  5. A combien s’élève la prime d’installation ?
  6. Quand est-ce qu’une personne est sans-abri ?
  7. La prime d’installation est-elle réservée aux personnes sans-abri ?
  8. Est-ce que j’ai droit à une prime d’installation si je suis demandeur d’asile ?
  9. Combien de fois ai-je droit à une prime d’installation ?
  10. Combien de personnes par ménage peuvent avoir droit à une prime d’installation ?
  11. Comment le CPAS va-t-il vérifier que j’étais sans-abri ou habitant de camping ?
  12. J’étais sans-abri et j’habite dans un logement de transit, est-ce que j’ai droit à une prime d’installation si je trouve un logement ?
  13. Auprès de quel CPAS dois-je introduire ma demande ?
  14. Est-ce que je peux demander une prime d’installation si j’ai déjà reçu une aide du CPAS pour la constitution de la garantie locative ?
  15. Est-ce que le CPAS peut exiger que j’utilise le montant de la prime d’installation pour le financement de mon loyer ou de ma garantie locative ?
  16. Qui peut introduire une demande de prime d’installation auprès du CPAS ?
  17. Est-ce que je dois fournir des documents au CPAS ?
  18. Qu’est-ce que le CPAS va faire lors de la réception de ma demande d’aide ?
  19. Où m’adresser si j’ai d’autres questions ?

1. A quoi sert cette fiche ?

Cette fiche fait partie d’un ensemble de fiches que toute personne peut consulter sur le site www.ocmw-info-cpas.be.
Toutes ces fiches donnent des réponses concrètes aux questions importantes que se posent les personnes concernant les aides et les services offerts par les CPAS (Centres publics d’action sociale).
Si vous ne trouvez pas la réponse à votre question dans l’une des fiches ou si vous avez des questions encore plus précises sur certaines aides, n’hésitez pas à contacter le CPAS de la commune où vous habitez.
En dessous du titre de chaque fiche se trouve un encadré avec la date de la fiche et la date de la dernière actualisation.
Aucun droit ne peut être exigé sur base des informations présentées ici ; pour ce faire, vous devez vous référer aux textes légaux et réglementaires.
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2. Qu’est-ce que la prime d’installation ?

La prime d’installation est une somme d’argent qui doit vous permettre d’aménager et d’équiper votre logement. Concrètement elle peut être utilisée pour couvrir des dépenses pour l'achat de meubles (lit, table, frigo, etc.) ou des frais de raccordement (gaz, électricité, etc.).
La prime d’installation est accordée par les CPAS.
L’objectif de cette prime est d’encourager les personnes sans-abri et les personnes qui vivent dans un camping à s’installer dans un logement et d’ainsi disposer ensuite d’une adresse officielle, ce qui ouvre des avantages.
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3. Qui peut bénéficier de la prime d’installation ?

Toute personne qui était sans-abri ou qui vivait dans un camping a droit à une prime d’installation lorsqu’elle a trouvé un logement pour s’installer, si elle remplit certaines conditions. (Voir « Quelles conditions dois-je remplir pour obtenir la prime d’installation ? »)
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4. Quelles conditions dois-je remplir pour obtenir la prime d’installation ?

Pour pouvoir obtenir la prime d’installation, cinq conditions doivent être remplies. Au moment de l’introduction de votre demande, le CPAS vérifiera si les cinq conditions sont bien remplies. Pour cela, il va vous poser quelques questions et, si nécessaire, effectuer une visite à votre domicile (Voir fiche « procédure concernant une demande d’aide »).

Condition 1: Vous devez avoir trouvé un logement

Vous devez trouver un logement que vous louez ou que vous pouvez occuper comme résidence principale.
Il n’est pas nécessaire que vous viviez seul dans ce logement. Vous pouvez y vivre avec des personnes librement choisies.

Condition 2: Ce logement doit vous servir de résidence principale

Un logement sert de résidence principale si vous y vivez la plupart du temps.
Il est important que le logement vous serve de résidence principale. Une résidence où vous vivez provisoirement ne suffit en principe pas pour avoir droit à une prime d’installation.

Condition 3: Vous étiez sans-abri ou habitant de camping avant d’avoir trouvé ce logement

Pour avoir droit à la prime, vous deviez être sans-abri ou habitant d’un camping avant d’avoir trouvé votre logement.
En principe le CPAS estimera que vous étiez sans-abri si, avant d’avoir trouvé votre logement, vous viviez dans la rue, dans un squat, dans une maison d’accueil, chez quelqu’un qui vous hébergeait provisoirement, en prison, dans une communauté pour sans-abri, etc.
En principe le CPAS estimera que vous étiez un habitant de camping si, avant de trouver votre logement, vous résidiez de façon permanente sur un terrain de camping ou dans un parc résidentiel en principe réservé au tourisme. Il peut s’agir d’un terrain privé ou d’un terrain communal, d’un terrain que vous louez ou d’un terrain que vous possédez, d’une caravane ou bien d’un chalet, dans laquelle ou lequel vous habitiez gratuitement ou que vous possédiez.
C’est le CPAS qui doit apprécier si vous apparteniez à une ou l’autre catégorie.

Condition 4: Vous recevez un des revenus ci-dessous

  • Un revenu d’intégration du CPAS (RIS)
  • Une aide sociale équivalente du CPAS (ERIS)
  • Une allocation de chômage ou d’invalidité ou un autre revenu à charge de la sécurité sociale
  • Le revenu garanti aux personnes âgées (RGPA) ou la garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA)
Si vous ne recevez aucun des revenus mentionnés ci-dessus, vous entrez quand même en considération si vos revenus sont inférieurs à 1.043,61 euros par mois (le revenu d’intégration mensuel majoré de 10 % au 1er septembre 2008).
Le CPAS va calculer vos revenus suivant les règles contenues dans la loi.

Condition 5: Vous n’avez encore jamais reçu de prime d’installation

Suivant la loi, vous avez droit à une prime d’installation une seule fois au cours de votre vie. Si vous avez déjà obtenu une telle prime, vous n’y avez en principe plus droit.
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5. A combien s’élève la prime d’installation ?

Actuellement, le montant de la prime d’installation s’élève à 948,74 euros (montant en vigueur à la date du 1er septembre 2008).
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6. Quand est-ce qu’une personne est sans-abri ?

En principe vous êtes considéré comme étant sans-abri si vous vivez dans la rue, dans un squat, dans une maison d’accueil, chez quelqu’un qui vous héberge provisoirement, en prison, dans une communauté pour sans-abri, etc.
C’est le CPAS qui appréciera si une personne est en état sans-abri.
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7. La prime d’installation est-elle réservée aux personnes sans-abri ?

Non, les habitants de camping ont également droit à une prime d’installation. En principe vous êtes considéré comme étant un habitant de camping si vous résidez de façon permanente sur un terrain de camping ou dans un parc résidentiel en principe réservé au tourisme. Il peut s’agir d’un terrain privé ou d’un terrain communal, d’un terrain que vous louez ou d’un terrain que vous possédez, d’une caravane ou bien d’un chalet, dans laquelle ou lequel vous habitez gratuitement ou que vous possédez. (Voir « Qui peut bénéficier de la prime d’installation ? »)
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8. Est-ce que j’ai droit à une prime d’installation si je suis demandeur d’asile ?

Non mais sous certaines conditions vous pouvez avoir droit à une intervention dans les frais de logement. Cette intervention est traitée dans une fiche séparée (Voir fiche « intervention dans les frais de logement pour les demandeur d'asile »).
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9. Combien de fois ai-je droit à une prime d’installation ?

Vous pouvez obtenir la prime d’installation une seule fois au cours de votre vie. Même si vous déménagez plusieurs fois, vous ne pouvez l’obtenir qu’une fois.
Si vous introduisez une demande, le CPAS vérifiera si vous avez déjà obtenu la prime d’installation auparavant.
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10. Combien de personnes par ménage peuvent avoir droit à une prime d’installation ?

Si vous cohabitez avec une ou plusieurs personnes qui remplissent chacune les conditions d’octroi, trois situations peuvent se présenter :

a) Situation 1 :

Si vous recevez tous un revenu d’intégration, chaque personne a droit à une prime d’installation.

b) Situation 2 :

Si vous recevez tous un revenu autre qu’un revenu d’intégration, seul la personne qui introduira la demande pourra recevoir une prime d’installation. En cas de séparation ultérieure du ménage, la personne qui n’a pas introduit la demande pourra éventuellement encore prétendre à une prime d’installation en son nom.

c) Situation 3 :

Si vous recevez un revenu d’intégration et la personne avec qui vous cohabitez un revenu autre qu’un revenu d’intégration ou inversement, vous avez droit chacun à une prime d’installation.
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11. Comment le CPAS va-t-il vérifier que j’étais sans-abri ou habitant de camping ?

Le CPAS va procéder à une enquête sociale. Il va vous poser des questions, éventuellement vous demander des documents, vous rendre visite, etc. (Voir fiche « procédure concernant une demande d’aide »)
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12. J’étais sans-abri et j’habite dans un logement de transit, est-ce que j’ai droit à une prime d’installation si je trouve un logement ?

Oui, si le logement que vous venez de trouver vous sert de résidence principale et si vous remplissez toutes les autres conditions pour avoir droit à la prime.
Un logement de transit est considéré comme une résidence provisoire et non comme une résidence principale. En principe le CPAS considérera que vous étiez encore sans-abri pendant votre séjour dans le logement de transit (Voir « Quelles conditions dois-je remplir pour obtenir la prime d’installation ? »).
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13. Auprès de quel CPAS dois-je introduire ma demande ?

En principe, vous devez introduire votre demande pour une prime d’installation auprès du CPAS de la commune où vous avez trouvé votre logement. C’est donc le CPAS de la commune où vous vous installez.
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14. Est-ce que je peux demander une prime d’installation si j’ai déjà reçu une aide du CPAS pour la constitution de la garantie locative ?

Oui, vous pouvez demander une prime d’installation au CPAS même si vous avez déjà reçu une aide pour la constitution de la garantie locative. Ce sont deux choses tout à fait différentes.
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15. Est-ce que le CPAS peut exiger que j’utilise le montant de la prime d’installation pour le financement de mon loyer ou de ma garantie locative ?

Non, la prime d’installation sert à équiper un logement de meubles et ne peut en aucun cas être utilisée pour le paiement du loyer ou d’une garantie locative.
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16. Qui peut introduire une demande pour une prime d’installation auprès du CPAS ?

La demande de prime d’installation doit être introduite par vous-même ou, si vous ne pouvez pas vous déplacer, par une personne de votre entourage. Dans ce cas, vous devez lui remettre un document écrit qui l’y autorise.
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17. Est-ce que je dois fournir des documents au CPAS ?

Oui, il y a certains documents que vous devez apporter pour que le CPAS puisse vous aider. Le CPAS auprès duquel vous introduirez votre demande vous dira quels sont les documents dont il a besoin pour traiter votre dossier.
Le CPAS pourra vous demander de fournir par exemple le ou les documents suivants :
  • La carte d’identité (carte de séjour, ou l’annexe,…) de chaque membre du ménage
  • La carte SIS de mutuelle de chaque membre du ménage
  • Le contrat de bail de votre logement
  • Les preuves de paiement de vos 3 derniers loyers
  • Votre dernière facture d’énergie (électricité, eau, gaz)
  • Les preuves des ressources de chacun de votre ménage (salaire, chômage, indemnités de mutuelle, allocation familiales, pension, etc.)
  • Pour les personnes qui viennent de s’installer dans la commune, une attestation de fin d’aide du précédent CPAS
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18. Qu’est-ce que le CPAS va faire lors de la réception de ma demande d’aide ?

Le CPAS vérifiera par une enquête sociale si toutes les conditions d’octroi sont remplies (Voir « Quelles conditions dois-je remplir pour obtenir la prime d’installation ? »).
Le CPAS prendra une décision sur votre demande d’aide dans le plus bref délai, et au plus tard dans le mois qui suit la réception de votre demande. (Voir fiche « procédure concernant une demande d’aide »)
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19. Où m’adresser si j’ai d’autres questions ?

Si vous ne trouvez pas la réponse à votre question dans l’une des fiches disponibles sur le site www.ocmw-info-cpas.be, ou si vous avez des questions encore plus précises sur certaines aides, n’hésitez pas à contacter le CPAS de la commune où vous habitez. (Voir la fiche « les adresses et heures d’ouverture des 19 CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale »).

"Psys en Rue" se constitue en ASBL.

Psys en Rue se constitue en ASBL.


Afin de pouvoir être plus actifs sur le terrain, et de pouvoir jouir d'une véritable reconnaissance de la part de différents services publics, "Psys en Rue" se constitue en ASBL.
Nos statuts sont actuellement en cours de rédaction. Nous projetons une publication au "Moniteur" dans le courant du mois d'octobre.
Pour ce faire, une réunion des Administrateurs sera programmée en septembre, afin de faire ensemble une relecture des statuts et de nous mettre d'accord sur leur finalisation.
Le travail sur le terrain est d'ores et déjà commencé.
Toute personne désireuse de se joindre à nous dans ce travail peut déjà se manifester, et rejoindre l'Assemblée Générale.
Nous sommes aussi déjà repris comme intervenants de première ligne, dans le réseau de l'ASBL "DUNE", qui travaille essentiellement avec des toxicomanes. C'est un premier pas vers l'insertion de notre Association dans le réseau "Santé Mentale" de Bruxelles.
Vous serez, par le biais de ce blog, régulièrement tenus informé des avancées de nos démarches, ainsi que de nos actions en rue.

Merci de l'intérêt que vous portez à "Psys en Rue"

Iaqov Demarque
Psychanalyste

"Maraude " hard, pour Psys en Rue. Par Iaqov Demarque.

“Maraude” hard, pour Psys en Rue.




Par Iaqov Demarque, psychanalyste.






Cet après-midi, je décide d’aller “marauder” du côté de la Gare du Midi, à Bruxelles.
Histoire de faire un peu de repérage, de distribuer quelques flyers pour le prochain repas de la Maraude, quelques “bons plans”, aussi, avec les coordonnées de “Psys en Rue”.
Tiens, ça va vite, aujourd’hui : à peine trois quarts d’heure... ben oui, c’est le WE !
Sur place, j’observe....
Un groupe de Polonais papote, une canette ou une bouteille de Ravini à la main. Un faux martini, à 3 euros 50 le litre, qui vous nécrose le foie en deux temps trois mouvements. une belle saloperie ! Mais bon, je les comprends : ça saoule, ça déstresse...
Soudain surgit un jeune Marocain, très excité, visiblement sous l’influence d’autre chose que le Ravini. Speed, ou coke, à coup sûr !
Il est hyper agressif, et s’en prend à un des polonais. Il le menace, le frappe, part, revient, recommence ses agressions. Au moins une dizaine de fois.
Il balance son pied dans un vieux robot de cuisine, dont la coque éclate. Il hurle ! Le polonais reste calme, il ne riposte pas.
Soudain, le Marocain lui arrache sa casquette et part avec....
Je m’approche du groupe, et je demande aux Polonais pourquoi il est si énervé. Réponse à laquelle je m’attendais : drogue.
Il revient....
Il agresse à nouveau le polonais, puis me regarde, et surtout regarde mon badge.
Je lui parle.... “Pourquoi êtes vous si énervé contre lui ?” Il m’explique que c’est son ami, qu’il lui avait confié un sac de chemises qu’il comptait revendre, et qu’il les lui a volées....
puis tout à coup, il repète un câble, empoigne le bol en plastique du vieux robot de cuisine, le casse, et menace de taillader le visage du Polonais avec. Ils s’empoignent, ça commence à cogner dur.
Dans ma tête, tout se passe très vite : je fais quoi ? Le 101, pour appeler les flics ? Non, je ne peux pas faire ça, ce serait violer moi-même ce que je suis, et les enfoncer encore plus...
Alors tant pis, j’y vais !
J’attrape un bras du jeune marocain, et je lui dis : “arrête, ça ne sert à rien !”.
Il lache le Polonais, me regarde droit dans les yeux, et me tend la main, en me disant : “il a de la chance que t’étais là, j’allais le tuer !” Puis il vient s’asseoir , par terre, près de moi, à l’entrée des escalators. On parle. Il s’appelle S.
Il s’en va, ensuite, oubliant son petit sac à dos.... Je le ramasse et essaie de le rejoindre, mais il a disparu, je ne sais où... de toutes façons, son sac est vide....
Retour vers les Polonais. Je sens que j’ai marqué des points... Il n’y en a qu’un du groupe qui parle plus ou moins bien le français. On parle, on échange... Contact établi, c’est positif !
Je repars vers l’arrêt “Suède”, à pieds, longeant la Gare.
Sous le porche d’entrée, deux femmes, assises à terre, une “Gordon” à la main.
L’une d’elle me dit “ah, bonjour cher ami, comment allez-vous ?” ...je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vue. mais je décide d’entrer dans son jeu....
Je m’assied par terre, à côté d’elle.
Elle me parle, me montre sur ses bras, des plaies pas très nettes... Pansements sales, imbibés de pus... Merde, je n’ai pas ma trousse.... (ben oui, il m’arrive de jouer les infirmiers !)
Elle me raconte sa vie, ce qu’elle endure. 23 ans de rue ! La misère, les rats, la crasse, les MST.... Elle doit avoir moins de 50 ans, et en paraît 25 de plus...
Elle est très lucide sur sa situation, très objective. C’est X, la “reine de la Gare du Midi”.
Elle remarque mon badge et me demande : “tu es psychologue ?” (eh oui, le “tu” est de mise, dans ce milieu, n’en déplaise à certains “confrères” !) Je lui réponds : “non, je suis psychanalyste”. ... “Ah, ok, ben c’est le même ! je vais te présenter à ma copine, elle a besoin de toi !”
Présentations....
Merde, c’est Y. que nous avions recherché, avec la Maraude, sans la trouver... Et voilà que je l’ai devant moi !
La trentaine, très lucide elle aussi. Elle m’explique ses problèmes... Je l’écoute, je l’entends, j’entends sa souffrance surtout....
Je les revois demain... Avec ma trousse, et des sandwiches. Elles ont faim....
..................
Etre psy en rue....
Ca me fait penser à mon travail, déjà “hors cadre” avec des enfants autistes, au domicile de leurs parents.
Mes patients “à la rue” sont aussi, enfermés dans une forme d’autisme.
Nous n’avons pas à leur imposer un “cadre”, mais à accepter de nous fondre dans le leur. Comme pour les autistes : nous n’arriverons jamais à rien si nous voulons à tout prix les faire “sortir de leur bulle” : c’est à nous de les apprivoiser, comme le Petit Prince avec le renard, et d’entrer dans leur monde, pour engager, enfin, un dialogue et une écoute qui soient vrais ! Tisser des liens....




Iaqov Demarque
Psychanalyste

lundi 28 mai 2012

Enfance et précarités : impacts.... Par Iaqov Demarque.

Enfance et précarité : impacts.


Par Iaqov Demarque




1°. Des axes à définir :

Lorsqu’on parle de précarité, très souvent, on pense à « pauvreté » et ce mot réveille en nous, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants, des images misérabilistes, à la Cosette. Et on a presque envie de dire : heureusement, chez nous, aujourd’hui, cela n’existe plus !
Tout d’abord, c’est malheureusement faux : si, ça existe encore, et bien plus qu’on n’ose l’imaginer ! Et ensuite, je dirais que, pour moi, le terme précarité désigne quelque chose de plus large, de plus vaste, qui se définit essentiellement par des manques affectifs et/ou éducatifs, des vides difficiles, voire impossibles à combler, des débordements aussi, qui en sont les conséquences directes.
C’est de cela que j’aimerais pouvoir parler avec vous, durant ces quatre heures de séminaire. Parler et partager : j’attends aussi de vous que vous apportiez votre propre réflexion, votre expérience aussi, lors de ces échanges que j’espère riches et constructifs.

2°. Etat des lieux de la précarité en Belgique :

Environ 19% ou près d’un enfant sur cinq vivent en situation de précarité en Belgique: ils vivent dans une famille dont le revenu est plus bas que la limite de risque de pauvreté comme définie par l’Union Européenne, un chiffre alarmant.
Or, la pauvreté étant sans doute la condition de vie ayant la plus grande influence négative sur le bien-être, le développement, et l’avenir des enfants. La thèse que la pauvreté est relative (et donc doit être considérée par rapport à une norme sociale qui indique ce qui est considéré comme nécessaire et souhaitable dans le contexte social donné) et multi-aspectuelle (et donc plus qu’une affaire de finances et, plus large comme une affaire d’exclusion matérielle), peut être définie comme suit :
La pauvreté est un ensemble d’exclusions sociales qui concerne plusieurs domaines de l’existence individuelle et collective. Cet ensemble exclut les pauvres des modes de vie généralement acceptés dans la société. Ils ne peuvent pas surmonter ce clivage par leurs propres moyens1.
Ce caractère multi-aspectuel de la pauvreté est repris dans un cadre plus large et multidimensionnel. Il s’agit des dimensions: temps, hauteur, largeur et profondeur de la pauvreté2 :
La première dimension de la pauvreté est le temps: cela souligne le caractère dynamique et reproductif de la pauvreté (continuation intergénérationnelle, transmission sociale). La deuxième dimension, la hauteur, concerne l’envergure de la pauvreté. Combien de personnes vivent en pauvreté selon une des définitions existantes? (…) La troisième dimension, la largeur, concerne le caractère multi-aspectuel (ou multiple) de la pauvreté: dans combien de domaines trouvons nous de l’exclusion ou des inégalités? (…) La profondeur est la quatrième dimension. Combien profonde est la distance avec le reste de la société? Combien de domaines sont cumulés et quel est le poids relatif de chaque domaine?

La Belgique appartient au groupe de pays les plus riches au monde. Des recherches et des rapports récents montrent néanmoins un nombre remarquablement élevé d’enfants à risque accru de pauvreté: c’est-à-dire: des enfants qui vivent dans une famille à bas revenu3 .
Des constations récentes indiquent que 18,6%13 de tous les enfants belges vivaient dans des familles avec un revenu disponible en-dessous dela limite monétaire de pauvreté européenne4 . Ce qui veut dire que les enfants courent un risque de pauvreté plus élevé que la moyenne (14,7%). Les différences régionales entre la Wallonie et la Flandre sont grandes (respectivement 21,8% et 11,7%).

Ces quelques chiffres, déjà interpellants, ne donnent pourtant qu’une idée très relative de la question.
En effet, ces statistiques ne concernent que les enfants de familles BELGES, même si pour Bruxelles ils incluent quelques grandes familles allochtones.
Que dire, de tous les autres ?
Nous vivons dans un contexte international de crise, et la situation particulière de Bruxelles, en tant que capitale de l’Europe, confère à la Belgique, dans l’esprit de bien des populations étrangères, un statut de terre d’acceuil, de pays riche, de lieu d’espoir et de reconversion.
On ne compte plus, aujourd’hui, à Bruxelles, les nouveaux arrivants, presque toujours clandestins, sans papiers, demandeurs d’asile, qui affluent quotidiennement, très souvent, et particulièrement dans le cas des familles Rom, avec femmes et de nombreux enfants. Idem pour ce qui concerne les « MENA5 », et le nombre croissants de jeunes qui pour diverses raisons, se retrouvent, du jour au lendemain, à la rue. C’est de ces jeunes et de ces enfants-là que je voudrais parler durant ce séminaire.
Et pour planter le décor, je commencerai par vous en présenter quelques-uns, sous forme de vignettes cliniques.

3°. Quelques vignettes cliniques :

1°. Ahmed.

Je suis contacté un matin par une jeune femme, employée dans un centre culturel arabe de la commune de St Josse. Elle me dit avoir connaissance du cas d’un jeune homme en grande difficulté, apparemment sous payé par la responsable d’un salon de coiffure qui l’emploie depuis deux mois. Comme elle me propose de le rencontrer après 18h00, j’accepte d’y aller en sa compagnie. Le rdv a lieu dans un café.
Ahmed se présente d’abord comme ayant 22 ans, et dit être venu du Maroc pour exercer sa profession de coiffeur en Belgique. Il se dit aussi infographiste. Il est accompagné d’une jeune fille, marocaine elle aussi, et qui ne parle que l’arabe. Ahmed, lui, parle relativement bien le français. Il prétend avoir une vague tante, chez laquelle il peut aller dormir.
Dès le départ, deux éléments attirent mon attention : d’abord l’évidence de leur très jeune âge, et surtout le fait qu’il n’a absolument aucun papier et qu’il se recoupe en répondant à des questions portant sur la date de son arrivée en Belgique, l’adresse de sa tante, pourquoi il ne loge pas chez elle, etc…
Depuis dix jours, il loge dans le café, dormant sur une banquette après la fermeture. Il travaille effectivement dans un salon de coiffure, où il est payé 70 € par semaine, alors qu’il travaille à temps plein. Bien entendu il n’est pas déclaré ! C’est d’ailleurs aussi le cas de sa jeune compagne.
Je leur propose à tous deux de venir le lendemain à la permanence de la Maraude, afin qu’on puisse éclaircir la situation et trouver un endroit décent où les loger.
Ahmed viendra seul, deux jours plus tard. Au cours d’un long entretien, il craque et raconte son histoire.
En réalité, il n’a que 16 ans, et il est en Belgique depuis six mois, au cours desquels il a vécu de menus expédients. C’est lui-même qui a détruit ses papiers, afin de pouvoir se faire passer pour majeur, et aussi pour que personne ne puisse prendre contact avec sa famille. Il est venu en Belgique, en transitant par l’Espagne, la France et le Luxembourg. Il a très peur d’être rapatrié, auquel cas il serait très sévèrement puni, voire battu par la Police marocaine. (Vérification faite, ceci s’avère exact : tout mineur d’âge fugueur, revenant au Maroc, est systématiquement battu et arbitrairement emprisonné pour quelques jours, voire quelques semaines !)
A l’entendre, ce serait l’extrême pauvreté de sa famille qui l’aurait poussé à tenter sa chance en Belgique, notre pays semblant être connu au Maroc comme étant un pays de cocagne, où tout un chacun peut trouver de l’emploi sans devoir chercher ni attendre.
Ahmed aura beaucoup de chance : nous parviendrons à le faire admettre dans un centre pour MENA où il pourra dans un premier temps poursuivre sa scolarité et donc obtenir une régularisation de sa situation en tant qu’étudiant. Par la suite, il pourra s’il le désire, chercher et obtenir un emploi légal, et s’établir définitivement en Belgique.
Mais pour un MENA sauvé, combien d’autres restent sur le carreau, n’ayant à terme d’autres ressources que la délinquance, les trafics divers, la prostitution….

2°. Jennifer & Co.

Jennifer a 17 ans. Elle est maman, depuis près d’un an, d’une petite fille.
Sa maternité, sa vie de femme, elle est incapable de les assumer : dans sa tête, elle a tout au plus treize ou quatorze ans. Comme sa sœur, d’ailleurs. Comme sa mère aussi….
Sa mère, appelons-là Jocelyne, a toujours connu la marginalité, la précarité, n’hésitant pas, pour survire, mais aussi pour s’offrir les « plus » auxquels toute femme espère, de pratiquer le plus vieux métier du monde.
Une seule valeur semble la motiver : l’argent, qui lui fait défaut, et qui faute de pouvoir être, lui donne au moins la possibilité de paraître. Ou de par-être, « être » par procuration.

Sur ces plans, ses filles sont sa copie conforme.
Pourtant, à l’observer, à l’écouter, même et surtout sans sembler s’y intéresser, auquel cas elle se ferme comme une huitre, Jennifer souffre, bien au-delà de ce qu’elle peut admettre ou formuler.
Le manque, le vide, l’absence d’un référent au « nom du Père », ressentie jusque dans sa forclusion laisse en elle une béance terrible !

3° Mamadou.

Il a 19 ans. Il est arrivé d’Afrique centrale il y a deux ans déjà, d’abord avec un visa d’étudiant, qu’il ne possède plus aujourd’hui. Il est donc sans papiers, en séjour illégal, comme nombre d’autres…
Durant plusieurs semaines consécutives, il est venu à la permanence, pour…téléphoner !

D’abord, en prétendant que c’était pour trouver un logement, pour régulariser sa situation.
Mamadou est à la rue, seul, très seul. Toujours vêtu des mêmes vêtements, dont un imper de l’armée belge. Il ne semble pas être sale, mais il dégage une très forte odeur d’urine, difficile parfois à supporter, et qui lui vaut souvent des remarques désobligeantes, y compris de certains travailleurs sociaux.
Très vite, on s’est aperçu que ses coups de téléphones concernaient tout autre chose que sa régularisation ou la recherche d’un toit : il appelait des amis, peut-être même d’ailleurs, imaginaires.
Téléphoner, c’est communiquer ! Mamadou cherche l’autre, cherche à être entendu, à pouvoir se dire, dire cette souffrance qui est sienne et qui le ronge, jusqu’au désespoir, jusqu’à la violence !
Car Mamadou est violent ! Très violent, même !
On s’en est aperçu vraiment un vendredi. Un travailleur social lui ayant refusé l’accès au téléphone, il a littéralement « pêté les plombs », renversant à terre ce qui couvrait le bureau de celui qui osait lui poser une limite, menaçant de tout casser, vociférant. Il a fallu se mettre à plusieurs pour le contenir et le mettre dehors. Son poing, violemment lancé vers la figure d’un de nos stagiaires, a abouti, dans un bruit sourd, sur le mur. Je n’ose imaginer ce qui se serait passé s’il avait atteint sa cible.
Pendant plus de vingt minutes, il reste là, comme statufié, les bras le long du corps, les yeux lançant des flammes….
Je l’observe. Je le sens au bord des larmes, prêt à craquer. Ca me fait mal….
Je sors, et je m’approche lentement de lui, sur le côté, pour ne pas le surprendre. Pendant de longues minutes, je reste là, près de lui, sans le regarder ni rien dire. Puis je lui demande : « ça va mieux, Mamadou » ? Il me regarde, yeux dans les yeux, et me répond « oui ».

On parle un peu. Il est obnubilé par un papier qu’il dit avoir laissé sur le bureau. Il sort de sa poche un tas de papiers sales, usés, qu’il regarde comme un trésor.
Je l’invite à rentrer.
Il s’assied.
Je reviens vers lui, et lui demande s’il veut me parler de sa souffrance, de ce qui le ronge. Il est déstabilisé, il hésite entre sourire et se fermer, puis il me dit : « je ne vais quand même pas vous parler de ça, vous n’êtes pas médecin ! » il a les larmes aux yeux, il tremble…. Puis, comme dans un souffle, il dit : « j’ai besoin qu’on m’aide, oui ! »Je saisis la perche, et je me risque. Je lui tends ma carte professionnelle en lui disant : « tu as raison, je ne suis pas médecin, mais tu peux me parler, en toute confiance. Et si je peux t’aider, je le ferai. »
Alors, il commence à se livrer….
J’apprends qu’il a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, qu’il s’en est chaque fois enfui, qu’il devrait prendre des médicaments, mais qu’il refuse, parce qu’il a peur…
La peur ! tout en lui transpire la peur…. Jusqu’à son odeur corporelle, terrible mélange d’urine et de sueur… Une peur qui ne date certainement pas d’hier, et qui doit s’enraciner dans son vécu d’enfant. Qu’est-ce que ses yeux ont pu voir, là-bas, dans ce Rwanda qu’il a fuit ?

J’aimerais vraiment pouvoir l’aider. Mais il se lève, et s’en va. Mal à l’aise, à cause de regards, de réflexions…. Pas facile d’opérer dans ce climat…
J’espère que je le reverrai, dans de meilleures conditions.

4°. Farid .

Il est là, un matin, assis, une Jupiler à sa droite, dans un couloir de la Gare du Nord. Le regard fixe, absent….
Mon collègue et moi, nous allons vers lui. Bonjour, échange de poignées de mains… Visiblement, il est sur le qui-vive : il nous a pris pour des flics ! nous lui montrons notre badge, et lui expliquons en quoi consiste notre travail. Il se détend, et se met à parler, parler !
Il n’est à la rue que depuis une semaine, et il se sent perdu. Il est Tunisien, sans papiers. Il nous parle de lui, de son père, mort très récemment, de sa solitude, de ses peurs. Il pleure….
Il parle de l’alcool, dont il voudrait pouvoir se débarrasser, sans y parvenir.
Puis, tout à coup, il me montre un badge, avec son nom… Il vient d’un hôpital psychiatrique…. Dans la conversation, il me dit être à court de médicaments. Je lui demande lesquels : il sort de sa poche un emballage vide : Zyprexa !

Il en prend deux fois 5 mg par jour.
Farid est psychotique, et très vraisemblablement schizophrène, puisque ce médicament, mis sur le marché pharmaceutique depuis peu, est spécifiquement destiné aux cas de schizophrénie productive.
Il souffre très certainement de délires, d’hallucinations… Et je sais le risque qu’il encourt s’il ne peut se procurer son neuroleptique. Je sais aussi que je ne peux pas l’aider sans l’appui d’un psychiatre. Il le sait aussi : ses peurs transparaissent clairement dans son discours.
Mon collègue (psy comme moi) lui demande s’il aimerait lire, pour tromper sa solitude. Son visage s’éclaire, et il lâche « oh oui ! » Mon collègue lui promet de lui apporter un livre, dans l’après midi. Je lui dis aussi que je reviendrai, pour parler avec lui, puisqu’il me le demande.
Rentré à la permanence, je téléphone au SMES6, et j’obtiens, dès l’après-midi, un rendez vous pour Farid chez la psychiatre de la cellule d’intervention7.
Presque un exploit, tant ce genre de rdv est difficile à obtenir, même en urgence.
Malheureusement, dans l’après-midi, Farid fera défaut à mon rdv… A-t-il eu peur ? probablement. J’espère que je le reverrai rapidement : la psychiatre m’a assuré que je pourrais lui adresser dès que je le reverrai. J’espère seulement qu’il ne sera pas trop tard…. J’ai demandé à mon médecin traitant de me prescrire une boite de Zyprexa, pour Farid. Elle a accepté. Mais je n'ai plus revu Farid.....

5°. Etre attentif, à l’écoute, savoir aider.

La première remarque que je ferais, est qu’il n’est pas facile ni évident, ni pour soi-même, ni pour les équipes de travailleurs sociaux, de tenir sa place de psychanalyste dans le contexte de la rue, ni surtout d’y être accepté et reconnu en tant que tel.
La plupart des travailleurs sociaux des équipes dites « de terrain8 », c'est-à-dire travaillant directement au cœur de la réalité de vie des personnes précarisées, sont des bénévoles ayant appris leur métier sur le tas. Ce qui est loin d’être négatif : ils connaissent vraiment ce métier très particulier, et beaucoup font preuve d’une très grande expérience, tant de terrain que sur le plan des relations humaines. Mais ils peuvent parfois se montrer très réticents, face à l’arrivée d’un nouveau venu, particulièrement s’ils le perçoivent comme un professionnel de la santé mentale. La « peur du psy », alimentée par moult clichés, n’est pas une légende !
Dès lors, les questions, surtout non directement formulées, fusent : « pour qui il se prend, celui-là ? » « Qu’est-ce qu’on à foutre d’un psy dans l’équipe ? », et d’autres questions me viennent quant à moi, à l’esprit : pourquoi si peu d’intérêt pour la santé mentale, dans ce contexte particulier du travail social ? Comment y tenir ma place d’analyste ? Quelles sont les priorités ?
Ou encore : qu’est-ce que je peux apporter, comme psy, tant à mes curieux patients, qu’à ceux et celles avec qui je suis amené à travailler ?
Je m’aperçois, depuis quelque temps, que non seulement je ne peux rentrer dans le cadre restrictif que m’impose une « appartenance » à un service de prévention communal, mais que le cadre même de mon intervention auprès des plus démunis, et particulièrement auprès des enfants (et de leurs parents, qui en aucun cas ne peuvent être laissés pour compte !) demande à être repensé, adapté : je crois vraiment qu’un psychanalyste à sa place dans la rue, à l’écoute des exclus, mais je pense que s’il veut vraiment être à même de les aider, il se doit de revoir sa manière d’être et de penser, comme praticien.
Cela peut sembler être une lapalissade, mais croyez-moi, c’est loin d’en être une : Je crois en l’efficacité de la cure analytique, mais je pense aussi que l’analyste doit avoir assez de bon sens, voire d’humilité, pour s’adapter à ses patients ! dans tous les cas, et très certainement lorsqu’il s’agit de se mettre à l’écoute de personnes vivant l’extrême de l’exclusion, du rejet et de la précarité !
Je cite à ce propos Olivier Douville, s’exprimant dans une conférence sur le sujet de la grande précarité et de la place de l’analyste dans un travail de terrain, particulièrement lorsqu’il est directement confronté à des réalités telles que l’addiction, qu’elle soit pharmacologique ou alcoolique :

« L’errance, l’exclusion ne sont pas des maladies, ce sont des situations sociales graves, mais  comment aborder un errant, toxicomane de surcroît,  sans également supposer qu’il y a des fonctions psychiques de l’errance, et qu’il y a de même des fonctions psychiques de la toxicomanie, il y a des fonctions psychiques de la coupure avec autrui, que ça ne se réduit jamais à un tableau de perte sèche. Et je pense que c’est cela que nous apportons. Mais alors ça implique  aussi pour le psychanalyste d’être très exigeant vis-à-vis de sa doctrine et de ne pas tout de suite être dans la fascination pour le sujet-sans – le sujet réduit à un quia, le sujet réduit à zéro –, être dans la fascination pour un usage très plat de ce concept  de la pulsion de mort, réduit à la pulsion de destruction. Ce genre de pathos conceptuellement débile nous rend le plus souvent complètement aveugle et sourd à ce qui s’obstine et se crée, du côté d’Éros aussi, dans les situations de grande exclusion.
Je pense que c’est plutôt quelque chose de ce pari du sujet, de ce pari de la vie psychique que j’ai pu amener et qu’il ne s’agit en aucun cas de superviser des équipes ou de leur apprendre à être dans le contact humain ou dans le lien humain, ce qui évidemment ne s’apprend pas. Il s’agit de proposer un levier pour soulever le monde de la relation possible, mais pas d’apprendre ce qu’est la relation ».

La drogue, sous toutes ses formes, fait partie de ce que j’appellerais une « culture de la rue ». je ne connais pas un seul SDF, un seul exclu qui n’ait au moins recours à l’alcool. Parce que ce dernier agit comme un excellent antidépresseur, parce qu’il permet de se mettre psychiquement à l’abri d’une réalité trop dure pour être supportée. C’est la Jupiler de Farid, la coke de Mamadou, le « joint » de presque tous, pas du tout inoffensif lorsqu’il se fume à haute dose…
Les enfants, même les plus jeunes sont pour beaucoup concernés. Se remplir d’un produit, surtout s’il permet la fuite d’une réalité trop difficile, trop dure, est un moyen de combler ses manques, affectifs ou autres. On y a d’autant plus recours, dans l’excès, qu’on n’a pas pu se construire de bord, de limite.

( à suivre)

Iaqov Demarque,
Psychanalyste


NOTES :

1Annuaires néerlandophones « Armoede en Sociale Uitsluiting » Vranken et al., 2007: 36

2Vranken et al., 2007: 37).

3EU - The Social Protection Committee, 2008; UNICEF Innocenti Research Centre, 2005 & 2007; Morissens et al., 2007

4EU - The Social Protection Committee, 2008;Morissens et al., 2007

5MENA = Mineur étranger non accompagné.

6Santé Mentale & Exclusion Sociale.

7Cellule d’appui médico-psychologique d’intersection entre la santé mentale et l’Exclusion sociale.

8 Je ne parle pas des travailleurs sociaux des institutions, comme les CPAS ou certains centres d’accueil, qui sont, eux, essentiellement des assistants sociaux et, plus rarement, des psychologues. Je déplore d’ailleurs le fait que ces derniers soient si peux nombreux, et qu’on n’accorde pas plus d’importance à la santé mentale des usagers !